Non « MESRI », pour Jacques Marescaux !
À l’IHU de Strasbourg, le système mis en place par l’ancien directeur est mis à mal par le « MESRI ». En attendant le knock-out final du Parquet National Financier.
Le rapport destiné à madame la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche (MESRI), Sylvie Retaillau, est sur sa table. Elle avait diligenté l’inspection générale de l’éducation ; du sport et de la recherche (IGESR) qui a pondu un document de quatre-vingts pages emplissant de crainte, ceux s’étant trop adonnés aux « avantages » de leurs fonctions, sous l’œil bienveillant d’un boss omnipotent. Et un immense espoir pour ceux estimant que ces comportements n’ont pas lieu d’être.
Heb’di a le rapport et vous en fait la primeur ! Bonne lecture.
Un climat délétère imposé au personnel pour bien le tenir.
Très mauvaise ambiance à l’institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg, le personnel, pendant ces derniers mois a subi une véritable propagande des proches de Jacques Marescaux, IHU et IRCAD confondus. Ce serait la disparition sine qua non de l’IHU en cas de rapport négatif du MESRI envers la gestion de l’ancien directeur de l’IHU, le Pr Marescaux et de son poulain, le Pr Didier Mutter, nouveau remplaçant ne semblant pas faire le poids dans ces nouvelles fonctions. Heureusement, il ne fait qu’un intérim semblant tout de même s’éterniser. Atmosphère délétère savamment entretenue, bien que Jacques Marescaux n’ayant plus de fonctions à l’IHU s’est exilé dans son nouveau fief, l’institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (IRCAD). Mais ses proches veillent au grain, les directives tombent et malheur à celui qui ose s’attaquer au système et à son initiateur. Ostracisation et avenir professionnel en berne, c’est qu’ils ont encore de l’allonge notre Jacques et ses lieutenants. Une prise en otage d’un personnel dans les règles de l’art.
Tomber de Charybde en Scylla, n’est pas une vaine expression.
Après le rapport de l’IGESR, ce sera au tour du parquet National financier suite à la demande de l’ex directeur général, le Pr Benoit Gallix, de conclure sur les agissements de la direction de IHU, ainsi le feuilleton pourra continuer crescendo.
L’équipe tonitruante de Jacques, se doute que le plus dur reste à venir. Espèrent ils que le ménage ait été fait dans les règles avant l’arrivée des inspecteurs des deux établissements ?
Les inspecteurs de l’IGESR sont venus dénicher les dysfonctionnements de l’IHU, sonner l’alarme sur leurs conséquences à court terme et proposer des recommandations pour empêcher le naufrage.
Par contre, le parquet national financier sera là pour débusquer les effractions, savoir où va le pognon et sanctionner en cas de besoin. Leur finalité envers l’IHU n’est pas du tout la même.
Le rapport du « MESRI » !
Le directeur de Cabinet du MESRI, Olivier Ginez, mandata la cheffe de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), Caroline Pascal, d’une mission complémentaire envers l’IHU.
Hé oui ! Les inspecteurs de l’IGESR connaissent déjà bien les lieux et le nid de serpents que sont les deux entités un peu trop entremêlées, l’IHU et l’IRCAD. Ce dernier profitant de la manne financière du premier. Cela fait désordre depuis des années, mais comme Jacques est intouchable et omnipotent… Voici quelques extraits de la demande officielle du directeur du cabinet :
« La mission avait émis différentes recommandations et, en particulier, recommandé que les efforts de clarification des relations de l’IHU avec l’IRCAD, engagés par le directeur général qui avait pris ses fonctions le 1er janvier 2020, soient poursuivis de manière à construire un partenariat positif et équilibré entre les deux entités…
Huit mois après la remise de ce rapport, le conseil d’administration de l’IHU a proposé « la mise en place d’une commission paritaire comportant à parts égales des représentants de l’IHU et de l’IRCAD afin de repenser le cadre conventionnel en matière de prestations de service, d’éviter la concurrence et de favoriser la complémentarité et l’alliance opérationnelle des deux structures.»…
« Un risque de conflit d’intérêt ne pouvait être écarté au regard des liens étroits préexistants et des cumuls de fonctions dans les gouvernances des deux entités. »… « Je vous saisis pour vérifier que l’ensemble des recommandations émises dans vos rapports ont bien été mises en place dans le cadre de cet IHU et en particulier que les conclusions du rapport de la commission paritaire concernant les relations contractuelles entre l’IHU et l’IRCAD sont conformes au cadre réglementaire. »
Le « MESRI » n’est donc pas dupe depuis le début, on veut faire profiter de la manne financière de l’IHU venant de la contribution à une association créée par Jacques Marescaux, l’IRCAD !
Et pourquoi pas ? D’autres IHU ont absorbé des structures médicales, leur permettant ainsi de partager une synergie et le nerf de la guerre ! L’argent.
Mais Jacques Marescaux n’est pas le premier venu. Il exigea la main mise totale sur l’opération IHU-IRCAD, pour une même entité… Ce qui mit en exergue beaucoup de problèmes et fit disparaître l’idée de fusion.
À chaque jour sa peine, pour les inspecteurs…
Ils étaient déjà venus en 2020 à Strasbourg pour le projet d’hôpital hospitalier dit « Hospitel ». Ils avaient conforté son abandon et conduit à des recommandations relatives à la gouvernance de l’IHU de Strasbourg ainsi selon les termes du rapport de l’époque : à la clarification des relations avec un de ses fondateurs… Mais qui cela peut bien être ?
Entre temps, le directeur général, Benoît Gallix, recruté à l’issue d’un appel à candidatures international pour occuper les fonctions à partir de janvier 2020, avait saisi le parquet national financier le 20 juin 2022. Le retour de bâton de son prédécesseur, le président de l’IRCAD et fondateur de l’IHU, M. Jacques Marescaux… fut des plus rapides. Il fut révoqué par le conseil d’administration le 23 juin 2022.
Les audités de 2023 sont sur les dents, pas seulement pour la survie de l’IHU, aussi pour l’abandon du projet « Hospitel ». Cette décision ne semble pas avoir été encore acceptée de nos jours par des acteurs un peu trop éblouis par la manne financière qui leur échappent. Le statut de l’IHU ne permet pas son implication dans une gestion hôtelière. Et qui paiera sachant qu’un tel projet devrait à nouveau impliquer l’IHU, dont la situation budgétaire est à ce jour, fragile ?
Contrairement aux propos tenus par l’équipe dirigeante suite au départ de Benoît Gallix, « de nombreux flottements persistent tant en ce qui concerne les situations individuelles des membres de la direction – situation administrative, modalités de rémunération, prévention des conflits d’intérêts – que dans l’organisation et le fonctionnement administratifs, où des faiblesses structurelles sont observables, s’agissant par exemple du respect des règles de la commande publique ».
Vu que c’est le « foutoir », pourquoi ne pas tout remettre à plat ?
« Dans ces conditions, la mission considère qu’une révision des statuts permettant de conforter certaines mesures déjà prises et de corriger des dysfonctionnements persistants est prioritaire et doit être effectuée à brève échéance, cette action étant un facteur de réussite essentiel en vue des échéances majeures qui s’annoncent : le recrutement du futur directeur général et la préparation de l’évaluation par le jury international. »
La conclusion comme le dossier de l’IHU mêlé à l’IRCAD est terrible !
« La clarification des relations de l’IHU avec certains de ses membres fondateurs, principalement l’IRCAD, déjà préconisée par le jury international à deux reprises, constituait une autre recommandation forte de la mission IGÉSR de 2020…
Il s’avère donc indispensable de mettre en place dans les meilleurs délais une nouvelle convention-cadre IHU – IRCAD pour résoudre ces questions et prévoir des modalités de facturation des prestations de l’IRCAD révisées conformément aux prescriptions de la mission. »
Il semblerait que les auditeurs aient des conclusions similaires pour ne pas dire répétitives entre chaque voyage à Strasbourg. Jacques Marescaux pensait les éblouir par sa seule présence ? Cela n’a visiblement pas suffi.
Le MESRI préconise…
Pour lui, l’IHU doit s’engager le plus vite possible dans des actions pour le sauver de ses mauvaises habitudes et ainsi sauvegarder son statut. Treize recommandations ont été établies, dont voici une synthèse.
- Priorités de très court terme (d’ici janvier 2023) :
- assurer la mise en œuvre opérationnelle des conclusions de la commission paritaire,
- établir le nouvel accord-cadre-avec l’IRCAD, incluant les aspects de facturation,
- régulariser les situations individuelles,
- lancer le recrutement du futur directeur général selon un processus transparent,
- réaliser un audit financier et en tirer un plan d’action de redressement.
- Priorités de court terme, d’ici la fin du 1er trimestre 2023 :
- formaliser la stratégie de formation et déterminer une offre appropriée,
- formaliser les relations avec l’UNISTRA et les HUS en incluant les aspects financiers et le renforcement administratif notamment grâce au soutien des services de ces fondateurs à l’IHU,
- adapter le règlement intérieur pour prévenir les conflits d’intérêt.
- Priorités de moyen terme : travail préparatoire à lancer en 2023 pour cible d’atteinte début 2024 :
- refondre les statuts de la FCS et/ou choisir un autre mode de gestion en cohérence avec un modèle économique dans la perspective du renouvellement courant 2024, la cible organisationnelle et économique devant être claire pour être intégrée au dossier d’évaluation,
- établir un plan de redressement financier.
La réponse de Philippe Richert, président du Conseil d’administration de l’IHU à l’IGESR…
Le pauvre homme a dû faire un raptus en lisant cet article, il demandait en toute fin de son texte, la stricte confidentialité de ce rapport, qui horreur, pourrait être transmis à la presse. Il y a des choses qui ne se lisent pas ! Désolé, cher Philippe pour avoir fait notre travail.
Sa riposte est étonnamment décousue, avec une fixette envers un homme qu’il nomme de façon péjorative quasiment dans chaque phrase, un certain Benoît Gallix ayant fait beaucoup de peine à Jacques en fourrant son nez ou il ne fallait pas. Cette défense maladroite, sans preuves établies fait ressortir le côté pathétique de la situation.
Pourquoi maîtrise-t-il si mal ce dossier pourtant primordial ? Est-il vraiment l’auteur de ce texte ?
Puis on passe dans l’archéologie, Philippe nous parle des « protos » IHU des temps anciens, une belle référence riche en enseignement dont on devrait s’inspirer, de quoi endormir tout bon enquêteur. Une nostalgie aussi pour l’Hospitel, quelle belle occasion ratée. Il faudrait peut-être tout simplement changer le nom de cette brillante idée pour pouvoir relancer ce projet ?
Défenseur moyennement convaincu, nous avons en toute fin, une liste un peu à la Prévert de réponses aux recommandations , soit elles n’ont pas lieu d’être ou elles sont en cours, souvent de façon partielle. Sa réponse ne brille pas en concision. L’IHU semble assumer d’être un mauvais élève…
En fin de page, la signature de Philippe Richert, agrémentée du texte « très fidèlement » (si notre décryptage est bon) prenant toute la largeur de la page et écrit à la main est des plus spectaculaires, une réminiscence de son passé politique, même si la fidélité en ce domaine n’a pas été son fort.
Il défend certainement son bon ami Jacques pour les mêmes raisons que son amour pour le Grand Est… il reste un homme politique dans toutes ses démarches, bonnes comme inavouables. Comprend-il le monde médical ?
Jacques Marescaux pensait avoir lâché un fauve contre l’establishment des ministères et le « perfide » Benoît Gallix, son monstre politique ressemble plutôt au grand hamster d’alsace, irascible mais souffreteux.
Entre nous, il serait plus simple pour Jacques et Philippe, de suivre les recommandations du MESRI et d’arrêter tout ce cirque.
Et pendant ce temps-là, la préfète de Strasbourg se promène à l’IHU…
Jacques compte ses nombreux « amis » et les lance dans la bataille pour montrer au MESRI qu’il a de l’allonge en cas de confrontation directe. On a donc prévenu tout le monde dont la presse régionale que la préfète, Josiane Chevalier, le bras armé de la république sera présente ce lundi 20 février à l’IHU. À noter que sa venue coïncide avec les premiers commérages sur le rapport du MESRI des plus calamiteux envers Jacques.
Voyant certainement, que cette étrange coïncidence de timing sentait le roussi, elle vint en mode furtif en espérant ne pas alarmer Paris. Elle était bien là, même si la plupart du personnel soignant, trop affairé, ne l’ait pas vu.
Après l’amuse-bouche, le plat de résistance : le parquet financier national (PNF).
Tout le monde attend avec inquiétude ou avec impatience, la mise en branle du processus, de l’enquête du PNF envers Jacques Marescaux. Ce dernier doit certainement tout faire pour que le dossier reste en haut de la pile…
On pense à l’avenir de l’IHU et bien sûr de l’IRCAD, la majorité du personnel soignant rêve que Jacques Marescaux, homme perdu dans son égocentrisme, lâche l’affaire pour le bien de tous. Nul n’est indispensable et son entêtement a provoqué d’innombrables drames autour de lui. Certains rêvent d’un final à la Marseillaise, à la Raoult, avec une retraite d’office même si elle n’est pas désirée.
Les plus tièdes lui laisseraient avec plaisir, l’IRCAD dont il est le créateur, mais avec un financement indépendant de l’IHU.
Nous aurons encore droit aux rebondissements pour de nombreuses années, à moins qu’il jette l’éponge, on peut toujours rêver.
Maxime Gruber