Les dessous du rapport du « l’inspection générale de l’éducation ; du sport et de la recherche » (IGESR), au sujet de l’IHU. Inquiétants ? Plutôt détonants.
Visiblement, l’article de Heb’di a fait des vagues bien au-delà de Strasbourg. Certainement des vagues scélérates, pour Jacques Marescaux et ses subordonnés…
Nous avons reçu de nombreux messages avec des précisions sur les différents chapitres du rapport, comme quoi celui a été largement diffusé, n’en déplaise à Philippe Richert. Oui ce rapport remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche (MESRI), Sylvie Retaillau, pourrait sembler simple au premier abord. Ce n’est pas le cas. On pourrait facilement faire de nombreuses publications, on le fera…
Le double « je » de Philippe Richert…
Son comportement surréaliste étonne de plus en plus son entourage ainsi que le personnel de l’IHU. D’abord, il se promène avec le rapport tout en indiquant qu’il ne l’avait pas reçu, pire, il le pose bien en évidence sur son bureau tout en disant à qui veut l’entendre qu’il ne l’a pas en sa possession.
Et nous passons du surréalisme au lunaire, tout l’IHU sait qu’il a remis le dossier au DNA. Le deal était qu’il soit épargné dans l’article du journal de la région, mieux, qu’il devienne le super-héros de cette affaire sauvant son général six étoiles, le Pr Jacques Marescaux. Et comme à son habitude, que le super méchant, car il faut toujours un exutoire, soit celui ayant dénoncé le « système ». Il nous montre ainsi son niveau de condescendance à notre égard, nous devons donc gober ses explications. Son passé d’homme politique omnipotent semble toujours présent en lui, nous les benêts, le bas peuple, devons le croire. L’art de vouloir briller dans une affaire des plus vaseuses, de sauver l’homme aux poches pleines n’est pas donné à tout le monde, heureusement, nous avons Philippe Richert.
Le double « je » de Didier Mutter.
Nous avons reçu une note des plus intéressantes au sujet de Didier Mutter. Son statut de directeur par intérim tout en assumant son ancien poste de chef du pôle hépato-digestif semble beaucoup pour un seul homme. Est-il lui aussi comme Philippe Richert, un super-héros avec les émoluments qui vont avec ?
Voici le chapitre du rapport à ce sujet :
chapitre 1.3.1
“Pour la période actuelle, la reproduction de cette forme de carence, à travers l’absence de mise à disposition formalisée pour le nouveau directeur général intérimaire, même pour partie de son temps, est à cet égard assez regrettable. S’agissant de M. Mutter, il a indiqué à la mission qu’il n’envisageait pas de solliciter une MAD pour la période pourtant longue d’un intérim de 18 mois. Le fait qu’il souhaite conserver également l’ensemble de ses charges de chef du pôle hépato-digestif et de responsable du service de chirurgie digestive et endocrinienne du Nouvel hôpital civil de Strasbourg interroge la mission,alors même que la période 2022-2024 couverte par ce long intérim sera cruciale pour l’avenir de l’IHU et justifierait l’exercice d’une direction générale à temps plein. Enfin en l’absence de MAD (mise a disposition, NDLR) formalisée qui peut justifier un complément de rémunération, la poursuite comme support de rémunération du directeur général d’un simple contrat de consultance, à l’instar de celui dont bénéficiait l’intéressé en qualité de directeur médical est problématique : un consultant ne peut être en position hiérarchique dans une structure, alors que la fonction de directeur général suppose par sa nature même l’exercice d’un pouvoir hiérarchique même si on peut assimiler cette fonction à l’exercice d’un mandat social.”
Ce que l’on doit comprendre :
Le directeur général par Intérim, le Pr Didier Mutter veut conserver le poste chef du pôle hépato-digestif en plus de directeur de l’IHU, il ne peut pas être théoriquement à temps plein à l’IHU dans cette période cruciale.
Il refuse de demander une mise à disposition (MAD) de l’hôpital pour rester chef de pôle. Un surhomme, on vous disait. Mais on ne peut pas cumuler un salaire hospitalier et un autre de directeur. Il est donc payé comme un simple consultant, ce qui légalement ne lui permet pas d’exercer un quelconque pouvoir hiérarchique sur les employés. Il n’aurait donc plus de chef à l’IHU !
Les inspecteurs ont vu l’embrouille et demandent toujours dans la note 49 du chapitre 1.31, un éclaircissement au sujet de ce double emploi et du statut de Didier Mutter à l’IHU.
« Selon la mission, cette remarque démontre que la gouvernance de l’IHU ne maîtrise pas avec clarté la notion de conflits d’intérêts définie ainsi par l’article L. 121-5 du code général de la fonction publique « Au sens du présent code, constitue un conflit d’intérêt toute situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou parâitre influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif des fonctions de l’agent public… »
Puis les inspecteurs enfoncent le clou :
« Concrètement et conformément à ce qui est prescrit par le gouvernement à l’endroit des agents publics, M. Mutter ne doit pas utiliser sa délégation de signature, ni exercer les compétences propres qui lui sont attribuées, pour tout acte ayant les effets d’une décision en relation avec l’IRCAD. Il doit les déléguer à une tierce personne à laquelle il devra s’abstenir d’adresser des instructions. »
Du concret que devrait accepter la direction de l’IHU, le fera t’elle ? Lâcher la bride serait certainement un grand danger pour elle… Donner ce rôle à un autre membre du sérail ?
D’autres articles sur l’IHU suivront sous peu…
Maxime Gruber